Des dérobées pour compléter la grange Des dérobées pour compléter la grange
Pour reconstituer les stocks fourragers, voici quelques solutions possibles à mettre en place rapidement.
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L'ensilage de céréales immatures est une solution d'urgence pour reconstituer les stocks (lire Des céréales immatures pour les génisses).
Si le stade laiteux pâteux n'est pas atteint, la récolte est encore possible, à condition que la culture n'ait pas reçu de traitement phytosanitaire au cours des cinq dernières semaines.
Cette récolte précoce libère aussi de la surface pour ressemer rapidement une dérobée. Quelques graminées et légumineuses ont la capacité de s'implanter vite et de fournir une récolte en six à huit semaines si la météorologie s'y prête.
Récolte du moha (photo de gauche). Le moha résiste bien aux conditions séchantes estivales. Il peut produire jusqu'à 5 t/ha de MS selon les conditions météorologiques.
Ray-grass italien (photo du milieu). Semé en juillet, il peut produire jusqu'à 4 t de MS, si le temps n'est pas trop sec.
Ray-grass d'italie x trèfle incarnat (photo de droite). Le mélange graminée x légumineuse fournit un fourrage plus équilibré et des reliquats azotés pour la culture suivante.
Les espèces
1. Ray-grass d'Italie ou Ray-grass hybride
Semé au début de juillet, le ray-grass d'Italie peut, si les conditions pédoclimatiques sont appropriées, produire jusqu'à 4 tonnes de matière sèche (MS) d'ici à l'automne.
Toutes les formes d'exploitation, de la pâture à la fauche, sont envisageables. La durée de vie des différentes variétés oscille entre 6 et 18 mois.
« Attention à l'alternativité de la variété, prévient Bruno Osson, du Groupement national interprofessionnel des semences (Gnis). Les non-alternatives ont besoin du gel pour épier. » Semées en juillet, elles ne produiront que des feuilles. Ces variétés sont donc à privilégier pour le pâturage tandis que les alternatives sont mieux adaptées à une fauche ou à un ensilage l'année du semis.
« La ploïdie des variétés est aussi un élément à considérer », ajoute Bruno Osson. Les tétraploïdes ont des feuilles plus larges et plus abondantes que les diploïdes. Elles sont donc mieux adaptées au pâturage qu'à la fauche. Les diploïdes sont plus polyvalentes.
Au stade du début de l'épiaison, la valeur en énergie est voisine de 0,9 UFL/kg de MS. Les ray-grass hybrides sont un peu moins rapides à l'implantation que les ray-grass d'Italie, mais ils ont une durée de vie un peu plus longue (jusqu'à trois ans).
Le point faible de ces espèces est leur exigence en eau. Mieux vaut éviter de les implanter sur les parcelles séchantes en été. « Et choisir ses variétés dans le catalogue européen, signale Bruno Osson. Car il offre des garanties en matière de pureté variétale. »
2. Sorgho et moha
Sorgho et moha sont deux espèces exigeantes en eau au démarrage. Par la suite, elles résistent bien à la sécheresse.
Le moha peut produire 3 à 5 t/ha de MS et le sorgho jusqu'à 10 t de MS. Leur valeur alimentaire varie autour 0,6 à 0,8 UFL/kg de MS.
3. Légumineuses
Quatre trèfles peuvent aussi constituer des solutions d'urgence pour reconstituer les stocks. Il s'agit du trèfle incarnat, du trèfle d'Alexandrie, du trèfle de Perse ou du trèfle violet.
« Attention à la dernière espèce, signale Bruno Osson. Elle est météorisante, à la différence des trois précédentes. Elle est aussi moins productive. Utilisés en mélange avec un RGI ou du moha, ces trèfles présentent de bonnes valeurs nutritives.
Implantation et coût
Le semis de la dérobée doit être réalisé le plus tôt possible après la récolte de céréales afin de profiter de l'humidité résiduelle. « Il est important de bien travailler le lit de semences, explique Bruno Osson, et de favoriser le contact du sol avec celui de la graine. »
Pour les graminées, il faut compter 15 à 20 kg/ha de semences pour les variétés diploïdes et 20 à 25 kg/ha pour les tétraploïdes. Le coût de la semence peut varier de 30 €/ha pour un moha pur à 70 €/ha pour un mélange graminée × légumineuse.
Pensez aux coproduitsLes pulpes de betteraves ou de pommes de terre et les diverses drêches peuvent aussi venir au secours de la ration hivernale. Une première prise de contact avec les fournisseurs les plus proches peut donner une idée des prix pratiqués. En plein hiver, les tarifs risquent de grimper. |
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